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Partenaire de la première heure du festival Regards sur les cinémas du sud, devenu depuis festival international, la Région organise traditionnellement dans ce cadre une exposition où les oeuvres présentées se font l'écho d'une programmation authentique et singulière. Exposer le travail de Braïma Injaï, peintre installé en Haute-Normandie (à Rouen très exactement), répond parfaitement à l'audace et aux thématiques de cette 13è édition qui place le cinéma solidaire au centre de ses oeuvres, retraçant le parcours des mères, des soeurs et des petites filles par le biais d'une palette graphique habitée par le bleu outremer, le blanc mat et le rouge profond, Braïma Injaï nous raconte son pays, ses paysages et son utopie.

Alain Le Vern - 2008
Président de la Région Haute-Normandie

La Guinée-Bissau... Vous connaissez la Guinée-Bissau? Durant mon enfance au Sénégal, j'ai côtoyé ce pays, ex-colonie portugaise. L'impression qui se dégageait :
« le conflit armé avec le Portugal et un peuple proche et loin à la fois ».
Quand j'ai rencontré Braïma Injaï en France, de par ses œuvres, j'ai pu me rendre compte de la richesse artistique, de la diversité culturelle que véhicule le continent africain. Et ce qui m'a le plus surpris encore, c'est la beauté des œuvres révélée par le biais du bleu dominant et de l'ocre rouge.
Il y a dans ses toiles un enracinement puissant mais en même temps un sentiment d'ouverture. Se sent-il citoyen du monde?
Je me souviens toujours de l'enfant noir de Camara Laye et je le retrouve dans ses œuvres : Braïma Injaï peint avec force et tendresse le cercle où l'enfant paraît, dans ce cercle où je retrouve la femme, la mère, le socle familial, l'Afrique dans ses traditions, dans son oralité, ses mystères et ses joies et peut-être aussi, à y regarder de plus près, un pont entre son univers et la Normandie.

Camille Jouhair - 2008
Délégué du festival Regards sur le cinéma du Sud

BRAÏMA INJAÏ : UN ARTISTE ENTRE ENRACINEMENT ET OUVERTURE

Le véritable art « est enracinement et déracinement. Enracinement au plus profond de la terre natale : dans son héritage spirituel. Mais déracinement : ouverture à la pluie et au soleil, aux apports fécondants des civilisations étrangères ». C'est dans cette seule mesure que l'humanisme sera une Civilisation de l'Universel : une civilisation nouvelle, plus civilisée parce que plus totale et sociale, plus métissée. Senghor présente ainsi le concept de métissage comme étant la manifestation la plus ultime de la condition humaine.

S'il y a un artiste qui vit ce mé-tissage culturel, c'est certainement l'artiste peintre Braïma Injaï. Il appréhende sarencontre avec l'Occident en termes de brassage culturelet son art renvoie constamment à une altérité plurielle.

Né en Guinée Bissau, il arrive en France à l'âge de 17 ans, s'inscrit à l'École des Beaux-Arts de Rouen où il en sort diplômé en 1990. En 1991, il obtient un master à l'école nationale des Beaux-Arts de Paris.

Il vit dans une rencontre incontournable de diversité culturelle en mélangeant les styles et en liant l'art traditionnel africain à l'art contemporain. L'Ailleurs et l'Ici se côtoient dans toutes ses œuvres. Les couleurs et les formes expriment toute sa culture et toute sa sensibilité, couleurs de la terre, rouge et ocre éclatant de lumière. Le visage et le masque africain qui apparaissent très souvent dans ses peintures témoignent de la vie, des êtres, des choses et de l'au-delà. Ses toiles, peintes à l'huile dans des couleurs vives avec des formes géométriques sur fond lumineux, parlent de danses, de rituels, de vie quotidienne, de coutumes et mythes.

Avec lui, on assiste à un véritable mé-tissage de l'Afrique et de l'Occident. Ce métissage pictural renvoie à un « branchement » des cultures qui correspond à un projet de coexistence entre l'Europe et l'Afrique. Il s'agit d'un projet visant une synthèse de deux cultures séparées et distinctives, d'un dialogue durant lequel il participe à donner à l'Occident ce qu'il a de particulier et à recevoir ce qu'il a à lui offrir. Cette relation de communion entre les cultures, c'est sa participation au « rendez-vous du donner et du recevoir ». L'art est, pour lui, un lieu de dialogue culturel où toutes les races se forment et se transforment : une culture ne s'enrichit qu'au contact des autres. Ses origines l'amènent à s'ouvrir, à aller voir ailleurs. Il vit aujourd'hui à Rouen et représente un témoin attentif de la mondialisation culturelle comme beaucoup d'artistes africains issus de la diaspora. Une manière de montrer qu'on peut bien être africain d'origine et pratiquer un art africain considéré comme contemporain !

Babacar Mbaye Diop,
Universitéde Rouen/ERAC

Petit entretien avec Braïma Injaï

Quels sont les grands thèmes de votre oeuvre ?
La fécondité, la femme, la vie, l'univers, la mer, la rencontre et le choc des cultures !

Quels sont vos techniques de travail et vos matériaux de prédilection ?
Les techniques que l'utilise sont souvent des pigments, de la peinture acrylique, du collage de la toile de jute, parfois du sable ou autres matériaux, et ce la sur des supports différents qui peuvent être de la toile, du papier ou du contreplaqué ...

Quelles sont vos sources d'inspiration et qui sont les artistes qui comptent pour vous ?
Mon inspiration est le quotidien de la vie. Je la puise aussi, à travers ma sensibilité, dans mes interrogations sur les grands sujets du monde et surtout du tiers-monde. L'homme dans son univers, la femme, être principale de mon inspiration, et l'injustice.
Mon autre source d'inspiration est l'art traditionnel africain. Et mes artistes influents sont Wifredo Lam, Picasso, Matisse, Giacometti...

Comment qualifieriez-vous votre travail ?
Je ne sais pas comment je peux qualifier mon travail, car je suis mal placé pour classer mon art.

Comment s'est opéré le choix des oeuvres exposées à l'Hôtel de Région ?
Mon choix a été guidé par le thème du "bleu" que l'on retrouve dans un grand nombre de mes oeuvres. Ce bleu prédominant est celui de la mer, de la maternité, de l'infini de l'univers...

   
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